CULTE DE LA MAIGREUR : l’amalgame entre beauté et destruction

La maigreur est un phénomène de société inquiétant qui continue de se développer malgré les campagnes de prévention, les informations sur le danger que cela représente pour notre santé et les restrictions adoptées par les organismes pour lutter contre l’incitation à la maigreur.

 

Qu’est ce que l’anorexie ?

Traduite par une forte obsession de la perte de poids engendrant de fortes restrictions alimentaires, comme éliminer petit à  petit certains aliments puis aller jusqu’à l’extrême. Ces restrictions s’accompagnent aussi d’activités physiques ou intellectuelles intenses.

Le désir de maigrir peut entraîner toutes sortes de comportements tels que : crise  de boulimie, usage de laxatifs, diurétiques…

L’anorexie est le reflet d’une profonde détresse d’ordre psychologique se traduisant par l’anxiété, dépression, tendances suicidaires, etc.

L’anorexie touche 1 à 2% des femmes concernant essentiellement les jeunes filles de 12 à 20 ans. Les garçons sont moins touchés par le phénomène (9/10 anorexiques sont des filles).

Conséquences physiques : perte jusqu’à 50% du poids normal, insomnie, chute de cheveux, fatigue permanente, sensation de froid, absence des règles

Causes : le sentiment de contrôle que l’on peut avoir sur son corps pour masquer le manque de confiance en soi et la dévalorisation.

Qu’est ce que la boulimie ?

Parfois combinée à l’anorexie, la boulimie se traduit par le fait que la personne va avaler une grande quantité de nourriture puis l’évacuer par n’importe quel moyen comme se faire vomir, prendre des laxatifs ou diurétiques…

La boulimie est très semblable à l’anorexie, la peur de grossir est toujours présente. La honte, la culpabilité traduisent l’état d’esprit de la personne boulimique.

L’anorexie et la Mode

La maigreur des mannequins a longtemps influencé et influencent encore les adolescentes. L’idéal de beauté dans l’esprit des plus jeunes et vulnérables est la minceur, les femmes élancées sans rondeurs. Cette problématique vient remettre en question l’état de santé des modèles des magazines, des défilés de mode.

La mort en 2006 d’une mannequin brésilienne Ana Carolina Reston âgée de 18 ans vient tiré la sonnette d’alarme et a relancé le débat au Brésil sur le poids minimum des mannequins pour pouvoir défiler. En Septembre 2006 à Madrid, des mannequins trop maigres (leurs IMC inférieur à 18 – 56kg pour 1m75) n’ont pas eu le droit de défiler sur la passerelle Cibeles, en effet une directive régionale contre l’anorexie a été mise en place.

Bien que les créateurs et les maisons de luxe défendent le fait qu’ils ne sont pas les précurseurs d’un tel phénomène, ils en restent néanmoins les « diffuseurs ». La pression et les exigences des agences sur leurs modèles sont l’une des raisons pour lesquelles les jeunes femmes se privent de nourriture pour être toujours au top et pouvoir rentrer dans les vêtements qu’elles devront porter lors des défilés ou séances photos.

Le porte-parole de Channel a déclaré : « la mode n’est pas responsable de l’anorexie dont souffrent certaines jeunes filles. L'anorexie est malheureusement une réalité, un véritable problème de société. Il ne faut pas créer de fausse polémique, la mode n'est pas responsable de l'anorexie ».

Certificat médical pour les mannequins !

Depuis 2008, Le Conseil Britannique de la mode a affirmé que les modèles devront désormais avoir au moins 16ans pour pouvoir participer aux défilés de la Fashion Week de Londres. Un certificat médical devra être présenté !

Et les peoples dans tout çà ???

Vous n’avez pas pu échapper dans les magazines, à la TV, dans les news, aux photos des peoples (Nicole Richie, Lindsay Lohan, les sœurs Olsen…) exposant leur maigreur. C’est d’ailleurs ce qui fait parler d’elles.

Depuis quand entendons-nous réellement parler de Nicole Richie sans quelle soit « cacher » par sa meilleure amie de l’époque Paris Hilton ?

Et bien, depuis qu’elle a perdu du point à vitesse grand V et de manière exagérée !

Nicole Richie, Victoria Beckam, Keira Knightley, et bien d’autres créent (sans le vouloir, on en doute pas) dans l’esprit des gens un idéal féminin qui doit ressembler à çà.

 

WARNING !

Le danger est qu’il n’y a aucune restriction concernant les peoples, les mannequins sont privées de défiler mais les peoples dans tout çà ?

On ne peut leur interdire de se montrer en public !

Bien plus que des restrictions et des interdictions, c’est une prise de conscience générale qui doit être adoptée !

Pour cela une campagne en particulier a créé la polémique…Prévention ou Marketing ?

NO-ANOREXIA     No-l-ita!

Photographie d’Oliviero Toscani

Interdite en Italie par L’Organisme de Contrôle de la Publicité en Septembre 2007, cette campagne a créé la polémique et qui dit « polémique » dit  « BUZZ ».
La question n’est pas de connaître les intentions de Bennetton que de vouloir créer du Buzz autour de sa marque et vendre son produit, la question est de savoir quelles ont été les répercutions sur le public ?

Cette publicité n’a pas envahi nos rues en France mais Isabelle Caro (la femme qui pose sur la photo) a fait le tour des plateaux du monde entier avec pour intention de délivrer un message: faire prendre conscience des dangers de l’anorexie.

Néanmoins toute cette médiatisation a engendré une très grande visibilité de la marque et du produit mais l’effet de choc et de curiosité a été tellement grand autour de cette campagne que le public en oubliait même la marque.

Une cannibalisation de l’égérie sur le produit ! Pour chacune des apparitions d’Isabelle Caro les téléspectateurs ont eu droit à une piqûre de rappel :

L’égérie posant langoureusement avec en bonne place le nom de la marque à vendre, peut-être pour s’assurer que le nom de la marque ne sombre dans l’oubli.

« Toscani a littéralement dénudé son sujet pour montrer à tous dans le corps nu la réalité de cette maladie qui est causée dans la plupart des cas par des stéréotypes liés à l’univers de la mode »

Si l’on jette un coup d’œil sur le site de la marque vous remarquerez que cette ligne de vêtements nous présente des mannequins tout aussi maigres que ceux présentés par le monde de la mode, dénoncé par Toscani lui-même.

Les avis sont catégoriques sur cette campagne : « No-anorexia » n’était pas une campagne de prévention… C’était une campagne de publicité, sans aucun doute efficace, mais rien de plus qu’une campagne de publicité. Si l’anorexie semblait avoir le premier rôle dans cette campagne, en réalité elle avait le rôle du pantin à qui on fait dire tout et son contraire… »

Donnez-nous vos impressions ! C’est à vous de juger !

MR

Sources : libération, doctissimo,TF1